Quelques autres espèces emblématiques

Le cisticole des joncs – Espèce protégée

cisticole des joncs dgestim

Description de l’espèce

Nom scientifique : Cisticola juncidis
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Cisticolidé
Genre : Cisticola.
Longueur : 10 cm
Envergure : 12 à 14,5 cm
Poids : 8 à 9 g
Reproduction : 2 à 3 couvées par an de 4 à 6 œufs. Incubation 12 jours. Envol des jeunes à 13 jours.

Nid dans les tiges de grandes herbes réunies entre elles à l’aide de fils de toiles d’araignée collectées par la cisticole.

Petit passereau insectivore et sédentaire, il est très lié aux arachnides, jusqu’à confectionner son nid à partir de leurs toiles, qu’il collecte. Son régime alimentaire est principalement basé sur cette famille, à 90 % en moyenne. Si comme son nom l’indique, il peut utiliser les joncs comme habitat, il investit aussi les champs de céréales à paille pour nicher. Il y établit un nid en forme de goutte d’eau, avec un col rétréci, dans lequel il pondra 2 fois par an. Le niveau des populations fluctue avec le taux d’emblavement.

La première nidification débute à la mi-mai, la deuxième en juillet. Les jeunes sont nidicoles et la deuxième couvée sortira du nid entre la mi-août et début septembre, ce qui est tardif pour les passereaux. Dès lors, les jeunes cisticoles iront conquérir de nouveaux territoires. C’est ainsi qu’au bénéfice du réchauffement climatique, l’espèce tend à coloniser les contrées nordiques qui, jusqu’ici, ne satisfaisaient pas ses exigences écologiques car, sédentaire et insectivore, les hivers très rigoureux et prolongés le privent de sa nourriture.

C’est d’ailleurs ce qui a pu être observé en Lot-et-Garonne durant l’hiver 2012. Après l’épisode de froid prolongé qui a sévi en février 2012, avec des températures inférieures à – 10 °C, on constatait la disparition de l’espèce. Il aura fallu attendre 2 années pour que des individus en provenance des départements côtiers ou mieux épargnés, colonisent à nouveau le Lot-et-Garonne (Données L. JOUBERT).

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Effectifs en Europe : 2 750 000
Tendance en Europe : Stable

Source : BirdLife International, 2021.

La bergeronnette printanière – Espèce protégée

Description de l’espèce

Nom scientifique : Motacilla flava
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Motacillidé
Genre : Motacilla
Longueur : 17 cm
Envergure : 28 cm
Poids : 16 à 22 g
Reproduction : 2 couvées de 5 à 6 œufs
entre mai et juillet
Incubation : 13 jours
Envol des jeunes à 15 jours
Nid à terre, caché par les herbes.

bergeronnette printaniere dgestim

La famille des bergeronnettes compte trois représentantes dans le Lot-et-Garonne : la bergeronnette printanière, la bergeronnette des ruisseaux et la bergeronnette grise. Cette dernière est la plus commune. Son nom, tiré de « bergère,  » lui vient de son habitude de suivre les troupeaux pour capturer toutes sortes d’insectes, volants de préférence, qu’elle capture en faisant des virevoltes, aidée dans ses voltiges par sa queue qui lui sert de gouvernail. Cette longue queue, que les bergeronnettes hochent sans cesse lorsque l’oiseau est au sol, est caractéristique de la famille. Hochequeue est d’ailleurs un nom qui est parfois donné aux bergeronnettes.

La bergeronnette printanière est un migrateur strict. Elle hiverne dans les savanes d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Les roselières du lac Tchad sont le dortoir de plusieurs dizaines de milliers d’individus. Tandis que l’on compte une dizaine de sous-espèces en Europe, c’est la sous-espèce iberiae qui est présente dans tout l’ouest de la France. Dans le département, elle est quasi inféodée à la culture de la betterave semencière ainsi qu’aux jachères où la moutarde des champs abonde. Elle y trouve, de façon artificielle, tout ce dont elle a besoin pour se reproduire.

Le nid se situe au sol, dans une dépression, tandis que ce sont les plantes les plus hautes qui sont réquisitionnées pour servir de poste de chant. Dans ces biotopes si particuliers, les densités sont d’environ un couple pour deux hectares. Les effectifs sont très variables et très dépendants de cette culture. La chute des effectifs nicheurs, à partir des années 2000, s’explique par une baisse conséquente des contrats de production de cette culture.

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Effectifs en Europe : 30 800 000
Tendance en Europe : Diminution

Source : BirdLife International, 2021.

Le cochevis huppé – Espèce protégée

cochevis huppe dgestim

Description de l’espèce

Nom scientifique : Galerida cristata
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Alaudidé
Genre : Galerida
Longueur : 17 cm
Envergure : 29 à 34 cm
Poids : 35 à 45 g
Reproduction : 2 couvées de 3 à 5 œufs
Incubation : 12 jours
Envol des jeunes entre 16 et 18 jours
Nid à terre, près d’une pierre ou d’une plante qui l’abrite.

Le cochevis huppé est de la famille des alouettes mais contrairement à celles-ci, il est sédentaire. Comme son nom l’indique, une huppe, très caractéristique, orne sa tête. Ses teintes beiges, soulignées de fins traits noirs, lui assurent un excellent camouflage. Inféodé aux coteaux calcaires arides ainsi qu’aux milieux prairiaux et dunaires, le cochevis huppé occupe les zones ouvertes à désertiques. On le rencontre dans toute la France et en Europe, jusque dans le sud de la Scandinavie. À l’échelle nationale, les effectifs de ses populations ont fortement chuté.

Pourtant, il sait s’adapter à des habitats atypiques en zone péri-urbaine voire urbaine. On le rencontre dans des milieux surprenants, en périphérie des villes, un nid ayant même été observé sur le rond-point d’accès à une grande surface de Tonneins, le mâle s’époumonant sur le toit de celle-ci (observation L. JOUBERT) et, très régulièrement, dans les champs de fraises, où ils construisent leur nid à l’abri des serres, contre un pied du tunnel de plastique.

Les couples sont formés pour la vie. Ils restent sur leur territoire toute l’année. Du haut de ses grandes pattes, le cochevis huppé scrute les alentours avec attention. Plutôt farouche, il se pose très loin de son nid puis vole en décrivant des cercles concentriques avant de rejoindre sa progéniture pour lui donner la becquée. Pourvu d’un bec fort et arqué il est insectivore strict au printemps, tandis qu’il se nourrit aussi de graines en hiver.

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Effectifs en Europe : 39 900 000
Tendance en Europe : En diminution

Source : BirdLife International, 2021.

Le rossignol philomèle – Espèce protégée

male common nightingale (luscinia megarhynchos) sits on a branch

Description de l’espèce

Nom scientifique : Luscinia megarhynchos
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Muscicapidé
Genre : Luscinia
Longueur : 16 à 17 cm
Envergure : 25 cm
Poids : 18 à 27 g
Reproduction : 2 couvées de 5 à 6 œufs
Incubation : 14 à 15 jours
Départ du nid à 14 jours, avant de savoir voler. Nid à terre ou à faible hauteur dans la végétation.

Véritable troubadour nocturne, on peut l’entendre entonner ses notes flûtées et mélodieuses dès la deuxième décade d’avril. Il ne chante pas que la nuit mais aussi de jour, spécificité à laquelle très peu de passereaux peuvent prétendre. Paradoxalement, c’est un oiseau discret au sens où on le voit peu, alors qu’il se fait tant entendre. Corpulent, il est près de deux fois plus gros que le rouge-gorge. Son dos marron foncé contraste fortement avec un ventre gris beige.

On rencontre le rossignol dans les milieux bocagers et les ripisylves. Son nid est positionné très bas dans la végétation, voire au sol. Il est constitué de matériaux grossiers et enveloppé de feuilles de chênes, de peupliers ou encore d’érables. Généralement, il produit une nichée par an, parfois une seconde. Il se nourrit principalement d’insectes mais ne dédaigne pas les baies, particulièrement à l’approche de son départ en migration post-nuptiale ou durant celle-ci, le long voyage le conduira au-delà du Sahara, entre Sénégal et République Centrafricaine.

La plupart des rossignols philomèles quittent l’Europe pour leurs quartiers d’hiver dans les trois premières semaines d’août. Migrateur nocturne, il utilise le champ magnétique terrestre pour s’orienter, notamment grâce aux protéines cryptochromes de ses yeux. Les comptages de rossignol philomèle affichent une tendance à la régression, assez typique de ce que connaissent les populations de nombreux passereaux (données L. JOUBERT).

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Effectifs en Europe : 24 800 000
Tendance en Europe : Stable

Source : BirdLife International, 2021.

Le tarier pâtre – Espèce protégée

tarier patre degestim

Description de l’espèce

Nom scientifique : Saxicola rubicola
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Muscicapidé
Genre : Saxicola
Longueur : 12,5 cm
Envergure : 18 à 21 cm
Poids : 14 à 17 g
Reproduction : 2 couvées de 5 à 6 œufs
Incubation : 15 jours
Envol à 15 jours
Nid près du sol dans la végétation épaisse (ajonc, buisson) avec un tunnel d’accès.

La nature n’a doté cet insectivore strict d’aucune disponibilité particulière pour la prédation. Son régime alimentaire va de la chenille aux diptères, en passant par les coléoptères (bousiers) et les petits papillons. Son nom évoque les moutonniers et les vachers… et pour cause. Sa propension à suivre les troupeaux d’ovins ou de bovins emmenés à la pâture lui a valu son nom. Il était le compagnon des bergers et de leurs troupeaux.

Grâce à sa vue perçante, le tarier pâtre capturait avec aisance les insectes qui se dérobaient sous les sabots du bétail.

Si les populations nordiques sont migratrices, au contraire, celles de notre département sont sédentaires. Les couples y vivent toute l’année. Ils défendent âprement leur territoire au printemps. La lande à ajoncs et les causses arides sont ses habitats originels. Le tarier pâtre est aussi l’oiseau du bord des routes. On le voit fréquemment sur les fils électriques ou sur les panneaux de signalisation. Les nichées sont d’ailleurs sensibles au fauchage des bas-côtés des routes lorsqu’il intervient tôt en saison.

Le dimorphisme sexuel est prononcé, le mâle arbore un casque noir, un poitrail orangé, et deux taches blanches de part et d’autre du cou. La femelle possède un plumage de couleur neutre qui lui permet de se confondre avec son milieu. Stratégie anti-prédation bien utile pour cet oiseau qui niche au sol et couve vingt heures par jour au minimum. Le tarier pâtre élève deux nichées par an. Les poussins restent au nid une quinzaine de jours, puis ils suivront les parents pendant encore deux à trois semaines, pour apprendre à chasser, avant de s’émanciper.

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Effectifs en Europe : 14 600 000
Tendance en Europe : En diminution

Source : BirdLife International, 2021.

Torcol fourmilier – Espèce protégée

Description de l’espèce

Nom scientifique : Jynx torquilla
Ordre : Piciforme
Famille : Picidé
Genre : Jynx
Longueur : 16 cm
Envergure : 25 cm
Poids : 30 à 45 g
Reproduction : 2 couvées de 7 à 10 œufs
Incubation : 13 jours
Envol des jeunes entre 18 et 22 jours.
Nid dans un trou d’arbre.

torcol fourmilier

Quel drôle d’oiseau !!! Il doit son nom à cette façon de « jouer au serpent » avec son cou et de tourner sa tête à 180° degrés, dès qu’il se sent en danger. Le torcol fourmilier est un condensé d’adaptation. Son plumage, mimétique au possible, lui permet d’être d’une discrétion absolue. Ses quatre doigts, aux ongles puissants, disposés deux devant et deux derrières, facilitent ses déplacements le long des troncs d’arbres. Il raffole des œufs de fourmis et en nourrit sa progéniture. Son bec conique est parfaitement adapté à la fouille des fourmilières. Sa langue, longue de plus de dix centimètres, enduite d’une salive gluante, se déroule comme un mètre de maçon, pour atteindre les fourmis et les en extraire de leur repaire.

Le torcol fourmilier est un migrateur. Il nous vient des steppes d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Son aire de distribution printanière et estivale concerne l’Europe dans son ensemble ainsi que la Russie. En Lot-et-Garonne, les effectifs affichent une tendance à la diminution. Il est encore représenté dans le nord-est du département, où s’achèvent les contreforts lot-et-garonnais du Massif central, ainsi que dans le massif forestier landais (Données L. JOUBERT).

Apparenté à la famille des pics, le torcol fourmilier ne creuse pas de loge. Il s’installe dans celle déjà creusée par un de ses cousins. Malotru, il est capable d’expulser une famille de mésanges ou de sitelles torchepot, pour s’emparer du site qu’elles occupaient. Le mâle n’est pas le seul à chanter. La femelle chante régulièrement depuis la loge dans laquelle elle a élu domicile. Seule l’intensité du chant diffère entre les deux sexes. La taille des nichées est en fonction de la quantité de nourriture disponible. Elle peut atteindre six à neuf jeunes.

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Effectifs en Europe : 2 190 000
Tendance en Europe : Stable

Source : BirdLife International, 2021.

Fauvette à tête noire – Espèce protégée

fauvette a tete noire dgestim

Description de l’espèce

Nom scientifique : Sylvia atricapilla
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Sylviidé
Genre : Sylvia
Longueur : 14 cm
Envergure : 20 à 23 cm
Poids : 14 à 20 g
Reproduction : 1 à 2 couvées de 4 à 5 œufs Incubation : 10 à 12 jours
Envol des jeunes entre 10 et 13 jours
Nid dans un buisson, un roncier ou un arbuste.

Petit passereau de moins de vingt grammes, la fauvette à tête noire est présente dans presque tous les biotopes, à l’exception des grandes landes herbeuses et des monocultures. Dès que la végétation dépasse un mètre cinquante de haut, le chant flûté et tonique du mâle se fait entendre. Orné d’un « béret noir » ce dernier se différencie facilement de sa femelle qui arbore un « béret roussâtre. »

C’est grâce à la fauvette à tête noire, qui migre en volant à 2000 m d’altitude, au-dessus des nuages, que les naturalistes ont été persuadés que les oiseaux se guident en lisant la carte du ciel. Conséquence du réchauffement climatique, elle trouve des conditions suffisamment douces en Espagne ou au Maghreb pour passer la mauvaise saison. Elle a cessé de migrer loin vers le Sud et effectue désormais une migration de courte distance.

Le mâle participe à la couvaison, ce qui est assez rare pour le signaler car, chez les petits oiseaux, habituellement, le mâle n’intervient que pour ravitailler la femelle, puis la nichée. La fauvette à tête noire fait deux couvées par an, de trois oisillons chacune, en moyenne. Insectivore en période d’élevage des jeunes, elle ne dédaigne devenir baccivore le reste de l’année, où elle consomme les baies de cornouiller sanguin et de pyracantha.

Un phénomène singulier a été décrit chez cette espèce. Une partie des effectifs effectue une migration de l’Est vers l’Ouest, avant de descendre vers le Sud, puis d’entamer une rétro-migration vers le sud des îles britanniques. Ce phénomène n’a été décrit que chez cette espèce. Il est à noter également que ses populations ont chuté de façon significative dans le département depuis 2008 (Données L. JOUBERT).

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Effectifs en Europe : 108 000 000
Tendance en Europe : En augmentation

Source : BirdLife International, 2021.

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