Lièvre, lapin et renard au chien courant

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La chasse au chien courant du petit gibier est très prisée dans le sud et l’ouest de la France. Le lièvre, le lapin et le renard sont concernés par cette chasse. La fouine, la martre, le putois et même le ragondin et le blaireau sont parfois chassés par les chiens courants, particulièrement par les meutes à renard. L’automne et l’hiver se prêtent mieux au travail du chien courant, pour qui chaleur et manque de voie constituent de sérieuses difficultés. En Lot-et-Garonne, qui n’est pas dépourvu de particularismes cynégétiques, une tradition s’est maintenue avec un certain panache. Chaque année, les lieutenants de louveterie conduisent un peu plus de mille chasses au renard, du début du printemps au début de l’été. Il ne se passe pas un week-end sans qu’une de ces battues administratives au chien courant, diligentées par le Préfet pour réguler la population de renards et prévenir les dégâts aux élevages de volailles, réunisse les chasseurs des communes alentour.

La chasse commence par le rapprocher. Le chien courant met à contribution son extraordinaire flair pour remonter la piste de son gibier, parfois plusieurs heures après que celui-ci soit passé, à moins qu’il parcoure les fourrés ou les bords de champs où il est susceptible de s’être remisé. Empaumant la voie, les chiens se récrient. Le gibier débusqué fuit, ses poursuivants à ses trousses : c’est le lancer. Les animaux sauvages sont endurants et capables de réaliser des pointes de vitesse qui laissent les chiens pantois en tous sens du terme. Ils redoublent de ruses pour semer leurs poursuivants. Revenant sur ses pas puis bondissant de côté, le lièvre fait un hourvari pour compliquer le travail des chiens. Il n’hésite pas à emprunter une route ou courir dans un ruisseau, où il sait que toute odeur, « le sentiment » qu’il pourrait laisser, disparaît presque immédiatement. Quant au renard, comme avec le lapin, parmi les nombreuses ruses qu’ils déploient, la principale consiste à rejoindre le terrier pour s’y cacher.

La chasse au chien courant est souvent pratiquée individuellement ou en petit comité, avec un ou deux amis ou parents. La petite meute compte généralement deux à cinq chiens, qui appartiennent aux uns et aux autres parmi les convives. D’autres chasseurs possèdent une meute plus conséquente, de 6 à 15 chiens pour le lapin, 9 à 20 pour le lièvre et 5 à 25 pour le renard. Les chiens les plus couramment utilisés sont les beagles, les bleus de Gascogne, les griffons fauves de Bretagne ou nivernais, l’anglo-français de petite vénerie, le harrier ou le bruno du Jura, l’ariégeois, le gascon-Saintongeois et, surtout, les chiens dits « de pays ou « briquets de pays » qui sont issus du croisement de plusieurs races. Les chiens courants doivent être « créancés. » Le gibier connaît parfaitement son territoire. Il s’y déplace en suivant ses parcours habituels. C’est ce qui permet au chasseur, qui lui aussi doit connaître son territoire, de se porter au-devant de la chasse, généralement en courant, pour se poster au-devant de son gibier et pouvoir le tirer. Il n’est pas rare de voir les chasseurs au chien courant ne pas prendre de fusil. Le travail et les récris de leurs chiens suffisent à les combler. Pour le lièvre, cette manière de pratiquer porte le nom de « chasse au bâton. »

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