Le faisan de colchide

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Description de l’espèce

Nom scientifique : Phasianus colchicus
Ordre : Galliforme
Famille : Phasianidés
Genre : Phasianus
Plumage identique été comme hiver. Dimorphisme sexuel marqué distinguant mâle (à gauche) et femelle (à droite).

Femelle
Longueur : 50 à 60 cm
Poids : 1 kg

Mâle
Longueur : 75 à 90 cm
Poids : 1,4 kg

Faisan de colchide (phasianus colchicus) mâle
Faisan de colchide (phasianus colchicus) mâle

Ecologie de l’espèce

Le faisan est un oiseau sédentaire qui vit au sol. Il est présent partout en France métropolitaine, où il cohabite avec une autre espèce, le faisan vénéré (Syrmaticus reevesii) mais aussi d’autres variétés comme le faisan obscur (Phasianus colchicus var. tenebrosus) ou sous-espèces très proches comme le faisan de Mandchourie (Phasianus colchicus pallasi), avec lesquelles il s’hybride.

Le faisan de Colchide est originaire d’une vaste aire qui prend naissance dans le Caucase et le long de la Mer Noire et s’étend jusqu’en Chine et au Japon. Son nom est tiré de la région de Colchide, en Géorgie, d’où Jason et ses argonautes auraient ramené les premiers specimens jusqu’en Grèce. Ce sont les romains qui diffuseront l’espèce à travers l’Europe pour l’ornement. En France, il faudra attendre Louis IX pour que débutent les premières implantations dans le milieu naturel. Louis XIV encouragea son élevage qui prit son essor seulement sous Napoléon III.

Le faisan recherche les milieux variés, où s’entremêlent bois, haies, bosquets, friches et au moins 15 à 20 % de cultures. Son domaine vital comporte une zone de couvert, dite de repos, une zone d’alimentation et une zone dégagée, servant aux relations sociales. Au lever du jour, il se déplace vers les zones de gagnage, dans un rayon d’environ un kilomètre. Il se nourrit durant quelques heures puis rejoint le couvert. Il fera de même avant le crépuscule. En hiver, il rejoint les bois et peut parfois « se brancher » au coucher du soleil pour passer la nuit perché dans les arbres.

Le coq est territorial, particulièrement au printemps, en période de reproduction, où parades et combats entre coqs rivaux redoublent d’intensité. Polygame, le coq constitue un harem pouvant compter jusqu’à 6 poules. La poule confectionne le nid à même le sol. La ponte, de 9 à 15 œufs, débute en mars. L’incubation commence après la ponte du dernier œuf et dure 24 jours. Si la ponte vient à être détruite, la poule refait une nouvelle ponte dite de recoquetage.

Le pic des naissances a lieu en mai. Nidifuges, les poussins quittent le nid quelques heures après l’éclosion. Jusqu’à l’âge de 4 à 6 semaines, ils sont protégés par la poule qui les abrite très régulièrement sous elle, pour maintenir leur température corporelle. La compagnie, constituée de la poule et de ses faisandeaux, reste soudée jusqu’à la fin de l’été, où les faisandeaux se dispersent.

Pendant les trois premières semaines de leur vie, les poussins se nourrissent d’insectes, fourmis (adultes ou larves), chenilles, pucerons, sauterelles, papillons et coléoptères. Passé ce cap, le régime alimentaire sera composé à 90 % de végétaux : graines, baies, végétation herbacée, jeunes pousses, bourgeons et, à l’occasion, quelques vers.

Régulièrement, le faisan se pouille comme la perdrix. Il prend des bains de poussières qui lui permettent de se débarrasser de ses parasites externes. Autre similitude, le faisan ingère du sable grossier, voire des petits cailloux, destinés à faciliter le broyage des aliments dans le gésier.

Statut de conservation et dynamique de population

Phasianus colchicus, mâle (gauche) et femelle (droite)
Phasianus colchicus, mâle (gauche) et femelle (droite)

En France, la population nicheuse serait de l’ordre de 177 000 – 283 000 couples. Il faut néanmoins préciser qu’avec la perdrix, le faisan est l’espèce qui fait l’objet des lâchers à vocation cynégétique les plus nombreux. La qualité de l’habitat influe fortement sur la distribution et la survie des individus. Les pertes peuvent aller jusqu’à 80 % chez les jeunes de moins de dix semaines. Le taux de survie annuel est en moyenne de 55 % mais celui-ci est variable selon que l’on s’intéresse aux coqs ou aux poules. Ces dernières sont plus vulnérables en période de couvaison et d’élevage des jeunes. L’humidité et les mauvaises conditions climatiques sont des facteurs favorisant pour les agents pathogènes.

Le taux de réussite des pontes est d’environ 50 %, mais ce taux diffère selon les habitats. Première cause d’échec des pontes, dans 65 % des cas, la prédation est le fait du renard, de la corneille noire, des rapaces, de la pie bavarde, des fouines, martre ou genette mais aussi du hérisson et des animaux domestiques errants. Les populations peuvent également subir des pertes importantes dues aux conditions météorologiques (froid, pluie, orage), des travaux agricoles (récoltes – fauches) et de l’entretien des éléments fixes (entretien des haies, des fossés, des bois, des bords de routes).

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Estimation population européenne : 12 000
Tendance en Europe : Stable

Source : BirdLife International, 2021.

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