Description de l’espèce
Nom scientifique : Cervus elaphus
Ordre : Artiodactyle
Famille : Cervidé
Genre : Cervus
En France, mâle adulte : 1,20 m à 1,50 m – 160 à 220 kg – Femelle adulte : 1 m à 1,20 m – 80 à 120 kg. Robe rousse en été, gris brun en hiver. Pendant le rut ; chez le mâle adulte : « Tablier » (tache sombre sur abdomen et encolure) – « Fanon » (poils sur le cou formant comme une crinière)
Mue : pelage par plaques en avril/mai
Ramure et cycles de même type que chevreuil – Le décompte des « andouillers » ou « cors » n’indique pas l’âge – Les blessures ou chocs peuvent couper ou déformer les bois « en refait » très fragiles – Apogée de la ramure vers 13 à 15 ans puis régression due à la sénescence : le cerf « ravale. »
Le cerf élaphe est le représentant de la famille des cervidés qui possède l’aire de répartition la plus étendue à travers le monde. Une vingtaine de sous-espèces sont identifiées entre Europe, Afrique du Nord et Asie Mineure, jusqu’à la mer Caspienne, dont Cervus elaphus en France, qui occupe 45 % des forêts, jusqu’en montagne. Si aujourd’hui le cerf vit en forêt, où il a su trouver quiétude et sécurité, il faut savoir qu’à ses origines c’était un animal de milieux ouverts et de steppe. Il en est de même du rythme d’activité, crépusculaire à nocturne aujourd’hui, alors que dans les zones tranquilles, on remarque un rythme circadien où alternent des phases d’activité et de repos, étalées aussi bien en journée que la nuit.
Le cerf élaphe affectionne les massifs forestiers de taille conséquente, où domine la forêt dense au sous-bois épais. Il doit y trouver une végétation herbacée abondante pour se nourrir. Il exploite les prairies et les parcelles agricoles en lisière et dans les clairières. L’espèce est présente dans les deux massifs boisés du département, dans l’unité de gestion Périgord et dans le massif forestier landais.
Un ruminant à l’alimentation très classique
Alors qu’en été, les plages d’activité s’étalent en journée, en hiver, elles sont uniquement nocturnes ou crépusculaires. Quatre à six phases d’activité, largement dédiées à l’alimentation, alternent avec des phases de rumination et de repos. Les plus importantes ont lieu au crépuscule et à l’aube même si leur répartition dans le cycle nycthéméral varie selon les saisons. L’activité s’accroit depuis la fin de l’hiver jusqu’au début de l’été, pour être maximale au moment des naissances, avec un nouveau pic lors du brame.
Les plantes herbacées et, particulièrement, les graminées, sont à la base du régime alimentaire. Les cultures agricoles et les fruits forestiers complètent le bol alimentaire dont la composition varie selon les saisons. Le système digestif du cerf lui permet de digérer des aliments avec des fortes teneurs en cellulose. Il va au gagnage essentiellement dans les prairies et les parcelles agricoles. Pendant le rut, l’esprit tout entier occupé par la séduction des femelles et la défense de leur harem, les mâles adultes s’alimentent peu et perdent jusqu’à 20 % de leur poids.
Un animal grégaire et matriarcal
La cellule familiale de base comprend la biche, la bichette, femelle subadulte née l’année précédente et le faon de l’année. Au printemps, les hardes se constituent autour de cette cellule, étendue aux biches issues des naissances précédentes et à leur progéniture, sur un domaine vital de 500 à 2000 ha. En hiver, le territoire se restreint à quelques dizaines d’hectares pour ré-augmenter au printemps et à l’automne. Le faon est de couleur brun clair. Les ponctuations blanches s’estompe vers l’âge de 2 à 3 mois. Il pèse entre 6 et 9 kg à la naissance. Sa croissance est rapide, pour atteindre 45 à 60 kg à 6 mois. La biche l’allaite pendant 8 à 10 mois.
Au printemps de leur deuxième année, les jeunes entrent dans une phase de dispersion et forment des petits groupes non mixtes, assez instables. Les mâles peuvent s’éloigner de 60 km, tandis que les jeunes femelles conservent une forte proximité avec leur mère. Vers l’âge de cinq à six ans, les mâles adoptent un comportement solitaire. Mi-août, ils rejoignent une place de brame formant des hardes mixtes qui, en hiver, comptent plusieurs dizaines d’individus au gagnage. Dès qu’ils perdent leurs bois, en février – mars, les mâles adultes se mettent à l’écart, n’hésitant pas à s’éloigner parfois de 5 à 10 km, afin d’élire domicile sur un territoire riche et paisible pour le refait de leurs bois.
Au début de l’automne, de mi-septembre à mi-octobre, les cerfs mâles dominants prennent position, souvent dans une prairie et s’imposent à leurs congénères pour s’approprier un harem de biches. Dès la nuit tombée et jusqu’aux premières lueurs du jour, le brame met en émoi la forêt. Ce spectaculaire cri rauque et guttural n’a d’égal que le fracas des bois des cerfs rivaux qui s’entrechoquent.
Reproduction et dynamique de population
Entre mai et juin, à l’issue d’une gestation de 8 mois, la biche met au monde un faon, très rarement deux. Le taux annuel d’accroissement des populations de cerfs est en moyenne de l’ordre de 25 % des effectifs présents au printemps. En cas de forte densité, si celle-ci atteint le stade de déséquilibre population-environnement, des conséquences peuvent parfois être observées sur les taux de survie des faons, particulièrement les mâles, qui peut chuter à 50 % alors qu’il est normalement compris entre 85 et 90 %. Les pathologies causent peu de mortalité chez le cerf. La grande douve du foie (Fasciola hepatica) comme la bronchite vermineuse (Dictyocaulus filaria) sont des maladies parasitaires qui sont relativement bien supportées.
La première suscite néanmoins des craintes chez les éleveurs car, transmissible au bétail lorsqu’il fréquente les mêmes pâturages, elle est pénalisante en élevage, particulièrement pour les ovins. D’origine bactérienne, la tuberculose bovine pose, elle aussi, les mêmes problèmes d’élevage. Le cerf, comme le chevreuil, le blaireau ou le sanglier, se contaminent au contact de bovins infectés puis jouent le rôle d’hôtes réservoirs. C’est le cas également avec la fièvre aphteuse, d’origine virale ou encore la brucellose, d’origine bactérienne. Cette dernière est responsable de troubles reproductifs handicapants en élevage bovin et peut même affecter l’humain, chez qui elle porte le nom de fièvre de Malte.
Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Source : IUCN, 2007.
Tendance en Europe : En augmentation
Statut de conservation IUCN (France) : LC Least concern
Source : IUCN, 2017.
Tendance en France : En augmentation