Description de l’espèce
Nom scientifique : Streptopelia turtur
Ordre : Colombiforme
Famille : Colombidé
Genre : Streptopelia
Envergure : 47 – 53 cm
Plus petit colombidé européen, la tourterelle des bois mesure 28 cm de longueur pour un poids moyen de 150 g. Mâle et femelle présentent un plumage similaire. Le paléarctique occidental connaît quatre sous-espèces de tourterelle des bois, dont la nôtre, Streptopelia turtur turtur, qui hiverne en Afrique subsaharienne et niche en Europe. Les autres sous-espèces sont sédentaires ou semi-sédentaires : Streptopelia turtur rufescens en Égypte et en Lybie ; Streptopelia turtur hoggara dans les montagnes d’Afrique du Nord, au Niger et au Tchad ; Streptopelia turtur arenicola en Afrique du Nord.
Ecologie de l’espèce
Migratrice transsaharienne, la tourterelle des bois hiverne dans la zone sub-sahélienne. Elle est présente en France au printemps et en été, sauf en zone urbaine et en altitude. Elle affectionne les paysages ouverts et ensoleillés, riches en bois, bosquets ou haies. Elle se nourrit principalement de graines d’adventices des champs, comme le mouron, la renoncule, l’ortie, le lin ou la fumeterre officinale ; de graines de céréales oubliées au sol ; de graines de tournesol ou de colza sur pied et, plus occasionnellement, de quelques vers, mollusques ou insectes.
Dès son arrivée au début du mois de mai, la nidification débute, pour se poursuivre jusqu’en juillet. L’espèce est monogame. Le couple effectue 2 pontes de 2 œufs chacune, en moyenne. La couvaison dure 2 semaines et est assurée par les deux parents. Les deux parents nourrissent les oisillons au nid pendant une vingtaine de jours. Comme chez la palombe, les parents produisent, dans leur jabot, une substance caséeuse qu’ils régurgitent pour alimenter leur progéniture. Les jeunes atteignent leur indépendance à l’âge de trois semaines.
La forte abondance de la tourterelle turque (Streptopelia decaocto) semble de nature à créer des conditions de compétition territoriale préjudiciables pour la tourterelle des bois. Observée en France depuis les années 1960, cette espèce en voie de colonisation, sédentaire et commensale, est désormais abondante partout en France. Fréquentant les zones urbanisées et les fermes, la tourterelle turque est peu chassée. Elle occasionne régulièrement des dégâts aux cultures agricoles, particulièrement le tournesol mais aussi dans les bâtiments agricoles de stockage de céréales.
Statut de conservation et dynamique de population
L’effet habitat est sans nul doute la cause majeure de la régression des effectifs nicheurs. Il joue certainement aussi sur la sensibilité des couvées à la prédation. Cette prédation est surtout exercée par le geai des chênes (Garrulus glandarius) et, plus généralement, par les corvidés ou encore l’épervier d’Europe (Accipiter nisus). Les gros orages, qui malmènent les nids et les fortes précipitations associées à une baisse des températures en période de nidification peuvent provoquer de fortes mortalités. La productivité annuelle moyenne par couple a chuté de 75 % au cours des 60 dernières années.
En moyenne, la mortalité annuelle chez la tourterelle des bois serait de 64 % la première année de vie puis de 50 % pour les suivantes, avec une longévité maximale estimée à 20 ans en conditions de vie normales. La traversée du Sahara, avec ses conditions extrêmes, génère également de la mortalité sur le trajet migratoire. Les fortes sécheresses qui sévissent le long de la ceinture sub-sahélienne, où la tourterelle des bois hiverne, entraînent une raréfaction des ressources alimentaires qui peuvent provoquer une mortalité non négligeable.
Statut de conservation IUCN (Europe) : VU Vulnerable
Source : BirdLife International, 2021.
Estimation population européenne : 6 900 000
Tendance en Europe : En diminution