Chasse de rencontre ou de « hasard provoqué », la billebaude est pratiquée pour le petit gibier et les migrateurs, plutôt individuellement ou en très petit comité, avec un ou deux amis ou parents. Le chasseur prospecte les lieux de remise potentielles du gibier : bords de parcelles, bordures de bois mais aussi les champs, y compris les labours où le lièvre se gîte astucieusement, au milieu de nulle part. Cette appréciation n’est d’ailleurs pas juste. Parmi les anciens, il était des initiés qui savaient déterminer, en fonction de la saison, de la météo ou de la topographie, où précisément le lièvre s’installerait pour passer sa journée. On peut aussi « faire les haies. » Au moment des grives, deux chasseurs longent les haies, un de chaque côté et tentent de se placer habilement, de façon à pouvoir tirer à bonne portée une grive ou un merle à l’envol, parfois une palombe. Aucun type de chien n’est plus indiqué qu’un autre pour cette chasse qui, d’ailleurs, est souvent pratiquée sans chien ou avec des chiens leveurs et broussailleurs, de type springer ou cocker mais aussi des chiens de rapport comme le labrador ou les retriever. Ces derniers sont bien utiles pour le gibier d’eau. Le chasseur longeant discrètement une rivière ou un plan d’eau, l’envol des canards vient le surprendre par son tumulte d’ailes et d’eau.