Grives et merle

grive mauvis

Passereaux de taille moyenne, grives et merle appartiennent à la famille des turdidés. La taille des populations européennes nicheuses, toutes espèces confondues est de l’ordre de 110 à 180 millions de couples. Le merle noir est le plus abondant, suivi par la grive musicienne, puis par la grive litorne.

La grive musicienne

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Description de l’espèce

Nom scientifique : Turdus philomelos
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Turdidé
Genre : Turdus
La grive musicienne mesure 20 cm de long et pèse 65 à 75 g.
Le plumage ne permet pas de distinguer le mâle de la femelle.

75 % des populations européennes sont nicheuses et hivernantes. Les plus septentrionales hivernent en Europe de l’Ouest et du Sud, jusqu’au Nord de l’Afrique. En France, l’espèce est très commune, aussi bien en période d’hivernage que de reproduction. La migration a lieu la nuit. En hivernage, les populations françaises voient leurs rangs grossis par les oiseaux originaires de Scandinavie et d’Europe centrale. Même si les populations du Sud-Ouest de la France observent un comportement de plus en plus sédentaire, un fort erratisme hivernal peut être observé, en lien avec les conditions météorologiques.

La grive musicienne fréquente aussi bien les forêts que les zones de bocage et même les espaces verts. L’absence de haies ou de boqueteaux est rédhibitoire. La forêt mono-spécifique ou dépourvue d’interfaces et de sous-étage lui est peu favorable. En automne et en hiver, la grive musicienne utilise des dortoirs. Au lever du jour elle rejoint ses zones de gagnage. Son régime alimentaire est essentiellement végétal. Il se compose principalement de baies d’aubépine, de cornouiller sanguin, de houx, de lierre et de genévrier, ainsi que de mûres, de raisins ou d’olives. De la fin de l’hiver à l’été, les proportions s’inversent progressivement, au profit des larves, insectes, araignées, vers et petits escargots qu’il lui arrive de frapper contre un caillou improvisé en enclume, pour les débarrasser de leur coquille.

L’espèce est monogame mais les couples ne sont pas stables d’une année à l’autre. Le nid est installé dans un buisson ou un arbre, contre le tronc ou dans une fourche à 2,5 mètres de hauteur. La femelle pond 4 à 6 œufs, 2 à 3 fois par an, entre mars et fin août. Le taux de survie annuel, malgré une forte prédation, se situe entre 35 et 46 % en première année puis entre 55 et 67 % ensuite. L’Allemagne et la Suède regroupent les 3⁄4 des populations nicheuses. Un fort déclin a été observé en Allemagne durant les années 1990-2000. En France et en Norvège les populations reproductrices augmentent tandis que l’hivernage observe une chute continue depuis le début des années 2000.

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Estimation population européenne : 59 700 000
Tendance en Europe : Stable

Source : BirdLife International, 2021.
grive musicienne

La grive draine

Description de l’espèce

Nom scientifique : Turdus viscivorus
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Turdidé
Genre : Turdus.
La grive draine, la plus grosse des grives, mesure 26 cm de long et pèse 100 à 150 g. Son plumage est de couleur pâle, le dos gris uni et le ventre brun parsemé de larges et nombreuses taches. Le dessous des ailes, de couleur blanche, est visible en vol. Le mâle ne peut pas être différencié de la femelle et les jeunes sont assez difficiles à
distinguer des adultes.

grive draine

La grive draine affectionne les paysages en mosaïque où alternent les forêts mixtes, les lisières les prairies et les vieux vergers. Les landes arborées ou buissonnantes, les forêts clairsemées et les bosquets lui conviennent comme les milieux bocagers. De la fin de l’été au milieu de l’hiver, elle présente un comportement grégaire et se regroupe le soir venu en dortoirs. Typiquement omnivore, elle se nourrit essentiellement de baies en automne et en hiver, comme l’aubépine ou encore le gui, tandis que son régime alimentaire est largement dominé par la nourriture d’origine animale au printemps et en été. Insectes, araignées, chenilles et fourmis composent alors le bol alimentaire.

Monogame, elle vit en couple dès le début du mois de janvier puis durant toute la période de reproduction. Elle construit un nid volumineux sur une solide branche d’arbre pour y pondre 3 à 5 œufs, 2 à 3 fois par an. Le nombre de jeunes produits par couple, plus élevé que pour les autres grives, atteint 3 jeunes par an. En France, les populations nicheuses ont régressé de 16 % au cours des 20 dernières années et les effectifs hivernants de 36 %. Les contingents migrateurs arrivent en France en octobre et novembre, pour repartir vers leurs lieux de nidification entre février et mars. La migration a lieu le jour.

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Estimation population européenne : 9 720 000
Tendance en Europe : Stable

Source : BirdLife International, 2021.

La grive litorne

grive litorne

Description de l’espèce

Nom scientifique : Turdus pilaris
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Turdidé
Genre : Turdus.
La grive litorne mesure 26 cm de long et pèse 110 g environ. Elle porte un manteau tricolore, tête, arrière du cou et croupion gris bleu, ailes et dos brun roussâtre, flancs roux fauve tacheté de noir et queue noire.
Les distinctions entre mâles et femelles comme entre jeunes et adultes sont possibles mais délicates.

C’est la plus grégaire des grives, tout au long de l’année. Des vols d’une taille très conséquente peuvent être observés. En migration, comme sur les sites de gagnage, elle est fréquemment en compagnie de la grive mauvis. En automne et en hiver, son régime alimentaire est végétal pour 60 à 80 % de la nourriture ingérée. Il se compose de baies d’aubépine, de sorbier, d’alisier, de lierre, de genévrier, de prunellier, d’églantier, de viorne, de houx, de raisin et de pommes. Au fur et à mesure de la disparition des baies, la part de la fraction animale augmente progressivement pour devenir quasi exclusive au printemps et en été. Elle se nourrit alors au sol, comme les autres grives, de larves, d’insectes, de chenilles, d’araignées, de vers de terre et de fourmis, ainsi que de papillons.

La grive litorne niche dans les zones subarctiques, boréales et tempérées, de la Sibérie orientale à l’Islande et jusque dans l’est de la France. Les effectifs nicheurs sont stables en Europe mais la diminution du maillage de haies, de landes et de friches, sont des paramètres très négatifs. La migration a lieu durant la journée, comme pour la grive draine et commence fin septembre pour se poursuivre jusqu’en novembre. La grive litorne ne fréquente le Sud-Ouest qu’en hivernage. La tendance à la baisse constatée en France, à hauteur de – 32 % depuis le début des années 2000 est à considérer au regard de la propension de l’espèce à moins migrer vers le Sud lorsque les températures sont clémentes et que la disponibilité en baies est bonne dans les contrées plus nordiques.

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Estimation population européenne : 32 000 000
Tendance en Europe : Stable

Source : BirdLife International, 2021.

La grive mauvis

grive mauvis

Description de l’espèce

Nom scientifique : Turdus iliacus
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Turdidé
Genre : Turdus.

La grive mauvis, la plus petite, mesure 21 cm de long et pèse 60 g. Elle est identifiable à son sourcil blanc jaunâtre et au-dessous des ailes de couleur rousse.
La distinction entre mâles et femelles par le plumage n’est pas possible.

La grive mauvis ne niche pas en France. Sa migration est progressive et continue durant l’hiver. Le maximum des arrivées est enregistré en novembre et en décembre. Elle s’adapte aux biotopes forestiers et aux complexes bocagers. Son régime alimentaire est très proche de celui de la grive musicienne. En hiver, elle affectionne les prairies riches, les buissons, les haies et les bois ouverts. Relativement grégaire en hivernage, elle se regroupe en dortoirs et utilise les sites forestiers denses.

La grive mauvis niche dans les plaines et sur les plateaux arctiques et subarctiques d’Islande, de Scandinavie, des Pays Baltes et de l’Ouest de la Russie, dans les forêts de bouleaux et les bois mixtes de pins et d’épicéas. Les populations nicheuses connaissent une diminution de l’ordre de 20 %. La fréquentation du territoire français en hivernage est en forte baisse. Le réchauffement climatique est une des raisons mais un changement de comportement migratoire a également été identifié. L’Espagne et la Grande-Bretagne accueillent les 3⁄4 des populations hivernantes.

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Estimation population européenne : 21 300 000
Tendance en Europe : En diminution

Source : BirdLife International, 2021.

Le merle noir

Description de l’espèce

Nom scientifique : Turdus merula
Ordre : Passériforme (passereau)
Famille : Turdidé
Genre : Turdus.

Le merle noir mesure 24 cm de long et
pèse 100 g. Le mâle adulte a un plumage uniformément noir, le bec jaune et le pourtour des yeux jaune-orangé.
La femelle adulte est brune couleur terre et des taches brun foncé parsèment sa poitrine brun-roussâtre. Son bec est
le plus souvent jaunâtre avec la pointe brune. Les jeunes ressemblent à la femelle adulte.

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On rencontre le merle de la forêt dense aux habitats agricoles à condition que la présence d’arbres et de buissons lui permettent de nicher. Il fréquente beaucoup les jardins ainsi que les abords des maisons et des espaces verts. Il affectionne les haies. Il se nourrit préférentiellement de proies d’origine animale et particulièrement de vers de terre. En automne et en hiver, compte tenu de l’accès difficile à ses proies de prédilection, la part végétale dans la composition de son régime alimentaire augmente jusqu’à 80 %. Il se nourrit alors de baies d’aubépine, de cornouiller sanguin, de troène, de fusain, de genévrier, de prunellier, de sureau, de lierre et de pyracantha ainsi que de mûres et de fruits du micocoulier et de l’arbousier.

En période de reproduction, le merle noir est strictement territorial, tandis qu’en automne et en hiver, il accepte la promiscuité. Les groupes peuvent alors atteindre la taille d’une trentaine d’individus. S’il n’est pas sociable avec ses congénères ni d’ailleurs avec les autres oiseaux, l’abondance de petits oiseaux l’oblige à tempérer son caractère solitaire et agressif à proximité de l’habitat humain qu’il affectionne. Le merle est monogame et les couples constitués en février-mars donneront naissance à 2 ou 3 nichées jusqu’à fin juillet. Les jeunes sont nourris au nid par les parents. La ponte comporte 3 à 5 œufs mais la productivité ne dépasse pas 1,9 poussins par couple. La prédation est un facteur de mortalité important. Le taux de survie annuel est estimé à 31 % la première année de vie puis à 55 % ensuite.

Pour la plupart, les merles nichant en France sont majoritairement sédentaires, sauf pour une partie d’entre eux et notamment ceux des régions les moins clémentes, qui se replient vers le Sud du pays, dès l’automne. Les effectifs sont renforcés par l’hivernage des merles nicheurs des pays nordiques, de l’Europe de l’Est et de la Russie. La migration a lieu de nuit et les arrivées sont généralement observées au petit matin. L’extension de l’aire de distribution de l’oiseau vers la Scandinavie et l’Oural est récente.

Statut de conservation IUCN (Europe) : LC Least concern
Estimation population européenne : 140 000 000
Tendance en Europe : En augmentation

Source : BirdLife International, 2021.

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